Enfant attaqué par un pitbull : le propriétaire du chien condamné à deux mois avec sursis


Plus d'un an après les faits, l'enfant porte encore les stigmates de son agression.
Un frère et une sœur, propriétaires de trois chiens dont un pitbull, ont été présentés ce mardi devant le tribunal correctionnel pour répondre de « blessures involontaires ». En décembre 2017 à Moorea, leurs animaux avaient mordu un petit garçon de neuf ans. L’enfant, gravement blessé, avait bénéficié d’une incapacité totale de travail de 60 jours. Les deux prévenus ont été condamnés à deux mois de prison avec sursis.

L’agression jugée ce mardi devant le tribunal correctionnel aurait pu coûter la vie à un enfant de neuf ans. En décembre 2017 à Moorea, le petit garçon rentre chez lui après avoir été rendre visite à ses cousines qui vivent non loin de son domicile. Il se rend compte qu’il a oublié ses billes et décide donc de rebrousser chemin.

A quelques mètres de la maison de ses cousines, le petit garçon est attaqué par trois chiens dont un pitbull. Mordu une première fois, il tombe à terre et a alors le réflexe de protéger son visage. Blessé sur plusieurs endroits du corps, il ne doit son salut qu’aux coups de bâton portés par l’une de ses cousines aux trois molosses.

L’enfant, victime de morsures profondes, bénéficie de 60 jours d’ITT et garde de nombreuses cicatrices. Tel que le souligne les médecins, il a également été victime d’un important choc post-traumatique.


Pétition signée par les riverains.

Ces chiens, qui appartiennent à un frère et une sœur résidant dans une maison voisine, ne sont pas attachés. Entendu, le père de la victime explique aux enquêteurs qu’il a déjà eu des problèmes avec ces animaux. L’homme a même mis en place une pétition qui a été signée par une vingtaine de riverains et qui dénonce un danger permanent dans le quartier.

Placée en garde à vue, la femme propriétaire de deux des trois chiens admet sa responsabilité en indiquant toutefois que ces derniers, qui ne sont ni déclarés en mairie, ni vaccinés, ni stérilisés, ni attachés, ont l’habitude d’être « gentils ». Entendu à son tour, son frère, qui est quant à lui propriétaire d’un bulldog américain, explique que l’enfant n’aurait pas dû s’approcher de la propriété.

A la barre du tribunal ce mardi, le frère et la sœur, respectivement pompier et agent de service, maintiennent que leurs animaux sont agressifs uniquement si « on les tape » Le prévenu réaffirme que si le père de la petite victime s’était lui-même chargé de récupérer les billes, rien de tout cela ne serait arrivé. Ce à quoi le président du tribunal répond en rappelant la catégorie à laquelle les chiens appartiennent: « Ce sont des chiens d’attaque. Nous le savons: quand ils attaquent, ils ne lâchent plus ! »

« Comportement inadmissible »

A l’aube de sa plaidoirie, l’avocat de la partie civile se dit « estomaqué » par l’attitude des prévenus à la barre : « ces animaux représentent une extrême dangerosité. Je tiens à rappeler qu’en 2018, ce même type de chiens a tué une petite fille à Raiatea. Deux des trois chiens sont encore en vie. Ils ne sont pas vaccinés et leurs propriétaires ne sont toujours pas assurés. Le danger est toujours présent ! »

Pour le procureur de la République, qui requiert deux mois de prison avec sursis et l’interdiction de posséder des chiens de catégorie 1, les prévenus tentent de justifier un « comportement inadmissible » : « Ces chiens sont des tueurs en puissance. Que faut-il faire pour vous faire prendre conscience ? » Le représentant du ministère public souligne que deux des trois chiens qui sont encore en vie ne sont toujours pas attachés : « Laisseriez-vous une arme chargée chez vous à portée de vos enfants ? Non. Et c’est pourtant ce que vous faites ».

Après en avoir délibéré, le tribunal a suivi les réquisitions du procureur de la République.



Rédigé par Garance Colbert le Mardi 12 Mars 2019 à 15:08 | Lu 4526 fois